Banni de Twitter, Facebook et YouTube, l’ancien président américain entend ainsi “résister face à la tyrannie des géants des technologies”. Le lancement de son réseau social est prévu pour 2022.
C’est ce qui ressort d’un communiqué publié par Trump mercredi soir, annonçant le lancement du groupe nouvellement créé “Trump Media & Technology” (TMTG), qui regroupera la plateforme “Truth Social”, selon l’agence américaine l’Associated Press.
Donald Trump a annoncé mercredi le lancement de son propre réseau social, “Truth Social”, après avoir été banni en janvier de Twitter, Facebook et YouTube, qui l’accusent d’avoir utilisé leurs plateformes pour inciter ses partisans à la violence avant l’assaut contre le Capitole.
Trump a déclaré que son objectif est de “créer un nouveau concurrent de ces entreprises”, qui avaient banni ses comptes et de ”résister face à la tyrannie des géants des technologies”, qui ont ”utilisé leur pouvoir unilatéral pour réduire au silence les voix dissidentes en Amérique”.
”Nous vivons dans un monde où les Taliban ont une énorme présence sur Twitter, alors que votre président américain préféré a été réduit au silence. C’est inacceptable”, a-t-il ajouté.
Le nouveau réseau social donnera une voix à tous, ou du moins à ceux qui ne prévoient pas de le critiquer. En effet, les conditions d’utilisation de “Truth Social”, stipulent que les utilisateurs ne doivent pas “dénigrer, ternir ou nuire de quelque manière que ce soit, à notre avis, à nous et/ou au site”.
Truth Social sera accessible en version bêta sur invitation dès novembre 2021, avant un lancement généralisé au premier trimestre 2022, précise le communiqué. Manifestement, la plateforme sera accessible depuis un ordinateur, via son navigateur web, mais aussi par une application mobile développée pour iOS. Elle est déjà référencée sur l’App Store, mais inaccessible en octobre. Le site ne fait pas mention d’une app équivalente pour Android, mais il est probable que cela sera corrigé d’ici le lancement général, car cet OS est le plus répandu sur mobile, y compris aux USA.
Un journaliste du Daily Dot, Mikael Thalen, a toutefois signalé sur Twitter que le site est déjà en partie opérationnel, car il est parvenu à dénicher l’URL du site — qui n’est vraiment pas difficile à trouver. Plus préoccupant, il a pu créer un compte en utilisant l’identifiant @donaldtrump. Si celui-ci sera sans aucun doute effacé pour l’attribuer au bon Donald Trump, ce constat pose la question des cas d’usurpations d’identité.
Truth Social ne sera pas le premier coup d’essai de Donald Trump dans le segment des réseaux sociaux. On savait depuis ce printemps que l’ex-chef de l’État nourrissait le projet d’avoir sa propre plateforme qui ne pourrait pas le bannir, qu’importe les propos qu’il tient. Sa tentative, qui devait être une sorte de Twitter alternatif, s’apparentait plutôt à une sorte de blog. Elle a fini par être fermée, d’une part parce que l’audience ne suivait pas et d’autre part, parce que le site était une source de moqueries.
Cet échec était notamment lié à la faiblesse des interactions possibles sur cet espace. Les options de partage étaient limitées aux publications de Donald Trump sur le net, mais il n’était pas possible de les commenter. L’approche était beaucoup trop verticale, avec un émetteur, Donald Trump, s’adressant aux internautes, ce qui n’était pas très convivial. Les réseaux sociaux classiques sont beaucoup plus horizontaux en la matière, car on se trouve plus ou moins au même plan, avec la capacité par exemple d’interpeller Donald Trump sur Twitter — du moins, quand il avait encore son compte.
Un indice suggère que des changements ont été faits sur ces sujets. Réagissant au message du journaliste de Daily Dot, une internaute a constaté que la mise en page de Truth Social était similaire à celle de Mastodon (un réseau social et un logiciel libre pour micro-blogguer comme sur Twitter, créé en 2016), mais avec des couleurs différentes.