Grands habitués de la publicité ciblée, les deux réseaux sociaux du groupe Meta, Instagram et Facebook, ont indiqué vouloir supprimer les groupes de ciblage “sensibles”, notamment liés aux origines ethniques et aux opinions politiques des internautes.
Comme elle l’indique dans un billet publié sur le blog Meta for Business, la société mère de Facebook et Instagram va dorénavant empêcher les annonceurs d’utiliser des options de ciblage précises pour leurs campagnes, exploitant des données sensibles telles que les préférences religieuses et politiques, les orientations sexuelles, l’état de santé, les appartenances ethniques, etc.
“Des experts nous ont fait part de leurs inquiétudes quant au fait que de telles options de ciblage pourraient être utilisées de manière à entraîner des expériences négatives pour les personnes appartenant à des groupes sous-représentés”, écrit Graham Mudd, vice-président de Meta en charge du marketing et de la publicité.
Anciennement Facebook mais récemment rebaptisée Meta, la maison mère de la famille d’applications sociales traverse une crise de réputation majeure liée aux révélations d’une lanceuse d’alerte, qui l’accuse de faire passer ses profits avant ses usagers. L’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 84 milliards de dollars en 2020, principalement grâce aux recettes publicitaires.
Pour rappel, ce n’est pas la première fois que Facebook est pointé du doigt pour les “profils” utilisateurs qu’il met en place. En 2019, l’entreprise permettait déjà de cibler des offres de logements, d’emplois et de crédits par “affinité multiculturelle”, rappelle le site de The Verge. Une pratique qui n’avait pris officiellement fin qu’après le scandale Cambridge Analytica.
Cette décision pourrait aussi avoir un lien avec les récentes décisions européennes d’interdire le ciblage publicitaire sur son territoire. Plutôt que de filtrer uniquement certaines zones géographiques, Meta préfère sans doute prendre les devants, et anticiper.