Facebook a annoncé mercredi un renforcement de ses règles contre le harcèlement en ligne. Le réseau social s’attaque à la protection des personnalités publiques, mais aussi des journalistes et défenseurs des droits humains. Une annonce qui intervient alors qu’il bataille pour convaincre de son rôle positif dans la société. « Nous ne permettons pas le harcèlement sur notre plateforme et quand cela se produit, nous agissons », indique le réseau social.
La firme californienne, déjà très critiquée par de nombreuses autorités et ONG, a vu sa réputation de nouveau ternie par les révélations d’une lanceuse d’alerte, une ancienne ingénieure qui a fait fuiter des documents à la presse et a été auditionnée par une commission parlementaire américaine. Selon Frances Haugen, Facebook et ses applications, dont Instagram, font passer «les profits avant la sécurité» des utilisateurs.
L’entreprise compte désormais s’attaquer aux « efforts coordonnés de harcèlement de masse ciblant des individus particulièrement vulnérables dans le monde réel, comme les victimes de tragédies violentes ou des dissidents politiques — même si les contenus en soi n’enfreignent pas notre règlement ». Le réseau social pourra aussi retirer des messages privés ou des commentaires, en fonction du contexte et d’informations additionnelles.
D’autre part, Facebook veut mieux protéger les personnalités publiques, en ajoutant une nouvelle catégorie à la liste des interdictions, qui tournent principalement autour de la sexualisation de ces personnes. «Nous retirerons les commentaires sexualisant qui relèvent du harcèlement», sur la base du contexte fourni par les individus, a indiqué Antigone Davis.
La plateforme a aussi ajouté aux personnalités publiques les journalistes et défenseurs des droits humains devenus célèbres de par leur travail. Ils seront désormais «protégés des contenus blessants, par exemple les messages qui les classent en fonction de leur apparence physique», a précisé Antigone Davis. Elle avait elle-même répondu aux questions des élus américains lors d’une audition dans la foulée des révélations de Frances Haugen.
La lanceuse d’alerte a notamment montré que Facebook avait conscience des dangers que pose son application Instagram pour la santé mentale et physique des adolescentes, surexposées au mythe du corps féminin idéal.
Et elle n’a pas fini d’appeler à réguler le réseau fréquenté au quotidien par près de 3 milliards de personnes dans le monde : les parlementaires européens l’ont invitée à une audition et elle doit aussi s’entretenir avec le conseil de surveillance de Facebook, une instance indépendante du groupe chargée d’évaluer ses politiques de modération des contenus.